De quoi France 3 est elle menacée ?
France 3 est menacé d’un vaste plan de restructuration. Le rapport de l’Inspection Générale des Finances, commandé par notre actionnaire unique, préconise 200 suppressions d’emplois par an pendant 5 ans, la cession de la filière production, la fusion des rédactions nationales, etc. Ce rapport fait suite à un audit interne dont le diagnostique partiel et partial stigmatise France 3 et ses salariés, les « sureffectifs », « l’absence de productivité », le « surcoût des programmes régionaux »…
Nous prenons ces faits très au sérieux. Ils ne sont pas anecdotiques. La direction a beau déclarer qu’elle ne tiendra pas compte des recommandations de l’IGF, cela ne nous suffit pas. La menace d’un plan social, nous la prenons très au sérieux.
La CGT a une conception du syndicalisme qui lui est propre. Quand une entreprise est menacée, elle ne se contente pas d’attendre pour jouer le rôle de pompier social en matière d’emploi. Elle cherche à comprendre, analyser, anticiper, établir des contre-propositions crédibles.
Ne rien faire nous amènerait à tenir un rôle défensif. Dans trois mois, dans cinq mois, nous serons dans l’urgence. Quand la catastrophe sociale sera annoncée, il sera trop tard.
Encore faut-il que chacun prenne conscience que les questions relatives à la gestion de l’entreprise sont du ressort des élus et des organisations syndicales. Trop souvent on s’interdit cette démarche en pensant qu’il s’agit d’un domaine réservé à l’employeur.
La CGT veut avoir son mot à dire pour peser sur les choix stratégiques de l’entreprise car l’avenir des salariés en dépend. Ce droit n’est jamais accordé spontanément. C’est une bataille qu’il nous faut mener.
A l’heure de l’ouverture de la négociation du contrat d’objectifs et de moyens entre l’Etat et France télévisions, la CGT a l’intention de prendre part au débat. Quand on connaît le mur d’investissement qui se dresse devant France 3, on peut légitimement se poser la question du prix à payer !
Le PDG de France Télévisions a déclaré ne pas se sentir solidaire des préconisations du rapport de l’IGF. Mais que pèsera cette belle détermination face aux négociateurs du camp gouvernemental puisque le ministre du budget, M. Copé, a déjà déclaré dans la presse qu’il faisait du rapport de l’IGF sa feuille de route pour la négociation du prochain COM ?
La question vitale qui se pose aujourd’hui à la production de France 3, c’est celle de ses investissements, du renouvellement de ses outils, de son passage à la haute définition, mais aussi de l’élargissement de son périmètre d’activité. Les annonces faites sur la filière production nous font craindre le pire. L’ensemble des investissements nécessaires à France Télévisions avoisine les 330 millions d’euros et doit tenir sous un plafond de ressources qui est encore une inconnue. En effet, l’équation budgétaire sera bien difficile à résoudre sauf à faire sauter les verrous du carcan financier de France 3 : la stagnation de la redevance, le remboursement des exonérations, le blocage de l’accès au compte de soutien à la production et l’impossibilité de valoriser les droits d’exploitation des oeuvres.
Les élus CGT sont conscients de leurs responsabilités et s’efforceront de peser de tout leur poids pour défendre les intérêts des salariés et le développement de leur entreprise.
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